Quand Union rime avec culture

Évité des traités adoptés dans le passé, l’aspect culturel est longuement demeuré figé dans le temps.

Trop souvent associée à des notions politiques, la question fut absente du Traité de Rome signé le 25 mars 1957 et finalement mentionnée dans le Traité de Maastricht en 1992, quelque 35 ans plus tard. La culture est, à ce jour, toujours considérée comme étant un aspect communautaire.

Pour l’Europe et ses habitants, la culture est fondamentale et le sentiment d’appartenance les liant à celle-ci est très puissant. Souvent, des citations de la part des fondateurs de l’idéologie de la communauté européenne mentionnaient que la culture aurait dû faire partie des préoccupations premières, sans toutefois l’avoir été.

Éventuellement, on a pu observer des clauses, voire des droits, dérivés directement de la question culturelle. Malgré leur avènement tardif, principalement dans les années 1980, ils eurent un grand impact. Parmi ceux-ci, on retrouve le programme Lingua, établi en 1989, dans le but de développer les connaissances linguistiques de la population, un règlement au sujet de l’exportation des œuvres d’art, en 1992, le programme « Télévision sans frontières », en 1989, le programme d’action média, pour motiver le développement de l’industrie ainsi que de nombreuses résolutions et communications sur quantité de questions culturelles. Bien que ces derniers soient liés à la question économique, ils furent accueillis favorablement et s’avéraient nécessaires.

Au fil des ans, une multitude d’organisations s’intéressèrent à la question. Le Parlement européen en fut le pionnier, en 1963. S’en suivirent les diverses directions générales de la Commission qui souvent, se débrouillaient pour le financement au sein de diverses sphères culturelles, telles que l’industrie du livre, du disque, ou du cinéma, la sauvegarde du patrimoine, etc. Le dernier à s’intéresser à la question est le Conseil des ministres de la Culture en 1984. Depuis ce, les membres de ce dernier se rencontrent sur une base régulière. On leur doit plusieurs activités, telles que le « Mois culturel Européen » ou l’évènement « Ville européenne de la culture » en 1985. Malgré ce fait, la question culturelle fut très difficile à cadrer dans le traité de l’union en 1992 puisque beaucoup des pays la composant préféraient eux-mêmes gérer entièrement le sujet.

C’est finalement lors du Traité de Maastricht en 1992 qu’on réussit à inscrire la culture. Nécessité il y avait de la faire accepter politiquement et économiquement avant d’y parvenir sans quoi, malentendus et quiproquos auraient pu facilement éclater. Au niveau législatif, l’ambigüité persiste cependant toujours. Difficile de déterminer des lois qui engloberont chacun des pays tout en respectant leurs singularités culturelles. Sans parler des nouveaux médias et de la redéfinition essentielle de certains items culturels. Beaucoup de travail certes, mais qui en vaut la peine.